Le printemps

C'est fait, c'est officiellement le printemps. C'est chouette le printemps; le mercure fait un peu d'escalade, les vêtements d'été trônent dans les vitrines, la neige fond, nous osons penser porter bientôt nos chaussures toutes neuves dans la rue, les oiseaux reviennent et nous chantent leur dernières compositions, les gens sourient partout(même à Montréal). Le bonheur.

Pourtant, sans toutefois vouloir être négative, je dois toutefois vous aviser d'une toute petite, toute minuscule, ombre à tout ce bonheur intensif. Je ne parle pas des poulaillers qui décorent la chaussée ou de mon renouvellement d'assurance automobile. Non, vous sous-estimez mon positivisme. Ce dont je vous parle est bien plus viscieux et effrayant. Ce dont je vous parle éveille en moi des élan de terreur. Et j'ai nommé: le cyclisme dans les rues de Montréal.

Pas que je sois contre cette activité tout-à-fait écologique et saine pour la santé de ceux qui la pratique. Pas que je sois contre l'objet qui est somme toute, plutôt joli (surtout avec un mignon panier devant et une crescelle sur le guidon). Pas que je sois même contre le cycliste, individuellement parlant. Non, mon aversion profonde métamorphose les sympatiques cyclistes en pédaleurs sanguinaires.

Ce n'est alors plus possible de conduire une voiture sur le plateau sans paranoïer. IMPOSSIBLE. Et je soupçonne éco-quartier d'engager des cascadeurs professionnels pour terroriser les automobilistes qui osent s'aventurer sur une île désservie par le transport en commun. Ils fusent de partout, n'indiquent généralement pas leur intention de passer à un centimêtre de voler au-dessus de mon pare-choc même si mon feux de circulation est vert fluo et que le leur en forme de vélo rouge leur crie depuis au moins 5 minutes que c'est le moment pour arrêter boire de l'eau qui goûte le plastique dans leur petite gourde.

Qu'on s'entende, le principe du cyclisme en ville est évidemment une solution merveilleuse et suis à 150% d'accord avec l'idée écologique de la chose!!! Mais, la pratique du cyclisme extrême de ville est appeurante pour ma petite personne. Je vous jure! Même à pied! Donc, dans quelques jours, soit le 1er avril, nos fonctionnaires montréalais ré-ouvriront les pistes cyclables à l'intersection où je stationne ma voiture, mon calvaire recommencera offiellement.

Mais le printemps, c'est quand même une merveilleuse invention.